19 mars 2010

Éducatrice spécialisée : mais de quoi?

Depuis déjà plusieurs années, les enfants TED, autistes de haut niveau, Syndrome d’Asperger et le Syndrome de Gilles de la Tourette sont majoritairement intégrés dans les classes dites « normales ».  En effet,  malgré leurs carences, plusieurs de ces enfants ont la capacité de poursuivre normalement  leur scolarité, avec certaines adaptations, aides, et soutiens. Bien Sûr, cela coûte moins cher au système, mais là n’est pas l’important puisque plus que tout, cela permet à nos enfants d’apprendre la vie en société, et non de s’y exclure. De cette façon, ils deviennent socialement mieux adaptés et autonomes dans ce monde qu’ils ne comprendront certes jamais, mais qu’ils auront appris à vivre dedans. Tout le monde y est gagnant : les gouvernements, les parents et fort important, nos enfants.


L'éducatrice ne reçoit pas systématiquement le dossier de l'enfant . Difficile d'aider un enfant à cheminer si on ne sait pas qui il est et d'où il vient! Attendre plusieurs semaines après la rentrée pour remettre le dit dossier est un non-sens!  Tout comme mettre en place un plan d'intervention à la mi-décembre! On ne peut laisser un autiste dans le vide! De plus, cela invoque un manque flagrant de communication entre la direction, le corps enseignant ( l'une des meilleurs ressources est l'enseignant de l'année précédente!) et les spécialistes. A quoi sert d'avoir une côte si on ne mentionne pas son existence  et si on n'explique pas ces conséquences rapidement aux personnes adéquates???  

L'éducatrice a une formation générale sur les problématiques possibles des enfants en milieu scolaire. On parle de TDAH, enfants maltraités, en foyer d'accueil, dyslexique, etc.  Les pathologies autres, tel que ceux mentionnés au début de l'article et plus (!) sont  données sous formation volontaire offerte 1 fois par an par la commission scolaire. Elles ne font pas partie de leur DEC et ne sont pas obligatoires, même pour les éducatrices spécialisées concernées par un enfant atteint par l'une ou l'autre d'entre elles! Et elles doivent  les aider.

L'asperger a besoin plus que tout de stabilité. Il réagit très mal aux changements de routines. Et bien... Tom a eu 3 éducatrices spécialisées.... Depuis le début de l'année... 3! Vive la stabilité! Spécialisée, mais en quoi? Aucune des éducatrices dites "spécialisées" ne connaissaient  le Syndrome d'Asperger. Elles ne peuvent dont pas avoir un comportement adéquat tel qu'elles le devraient. Ajoutons à cela une fermeture de leur part …  N'est-il pas écrit "1000 enfants asperger, 1000 syndromes"?  Une flexibilité d'esprit est vitale... Tom n’y croit plus et moi non plus. 

Mars 2010, je suis déçue... je me bats encore pour que Tom puisse faire ses devoirs à l'école ( j'ai même suggéré que je vienne l'épauler!), qu'il puisse reprendre ou finir un examen non complété dans le délais exigé, même si cela doit être remis à une autre journée,  qu'il ne soit pas "puni" lorsqu'il n'a pas terminer ses devoirs, mais plutôt qu'il les reprennent en classe, pendant le diner, les récrés!. Une personne connaissant le Syndrome d'Asperger connait tout ça et ne s'y opposerait pas. Et Thomas pourrait alors vraiment focusser sur ses apprentissages...  

 Aujourd’hui, Thomas accorde peut d'importance aux conséquences données en classe, chose qu’il a travaillé fort pour acquérir dans les dernières années (les aspis ont peu ou pas d’empathie, y compris envers eux-mêmes).  Il revient souvent hargneux à la maison. Et là n’est peut-être pas la fin puisque dès que Madame A  le désire, elle reprendra sa place, Madame C ayant le statut officiel de remplaçante.

Qu’elle est le but d'offrir les services d'une éducatrice spécialisée si elle ne sont pas formées obligatoirement pour avoir un  impact prolongé sur nos aspis? Je souhaite sincèrement que la situation se stabilise, que mon fils puisse avoir un aide adaptée à ses besoins. Et je continuerai à me battre pour ça

HISTOIRE DE MESDAMES A, B ET C

 Madame A :  La première éducatrice de Thomas n’avait pas reçu son dossier lors de notre rencontre, 3 semaines après le début des classes. Je ne comprenais pas pourquoi mon fils ne voulait plus aller à l’école, jusqu’à ce que je sache que Madame A agissait avec lui comme avec un enfant ayant un trouble de comportement. : ton de voix autoritaire, cassage de caractère, obligation de terminer ses travaux à temps, d’avoir une belle écriture, etc… C’est  moi qui lui a appris qu’elle était la pathologie de mon fils lors de notre 1ere rencontre. «Asperger?» qu’elle m’a dit. Je lui ai donc remis le dossier que je remets généralement aux gens qui doivent gérer Thomas sans connaitre ce qu’il est. Et les choses se sont légèrement améliorés. Malheureusement, elle avait déjà perdu la confiance de Tom. Et moi qui avait mis tant d’énergie à l'amadouer à l’idée d’avoir une personne-ressource particulière ( une autre personne a démystifier!), qui serait là pour lui!… Après plusieurs discussions – la pauvre dame! Elle ne comprenait pas comment agir avec Tom. – j’ai pris la décision d'agir, mouvement qui est resté qu'une décision  puisque Madame A a demandé un congé d'une durée  indéterminée au décès de sa mère. Vite ! vite! Faut trouver quelqu'un!

Madame B : Madame B! nullement éducatrice spécialisée, elle a pris le relais sur le vif en attendant le retour de Madame A. Elle s’occupe principalement des »DINEURS» à l’école. Elle a plusieurs enfants scolarisés avec les miens qu’elle connait depuis leur entrée scolaire. Bonne nouvelle! Elle connait bien le cheminement de Tom! Ayant l’expérience de Madame A, j’ai rapidement rencontré Madame B afin de m’assurer qu’elle connaissait la pathologie de Tom. Hé non! Une fois de plus, je remets mon fameux dossier. Madame B se renseigne, lit,  fouille et farfouille afin d’adapter ses interventions au caractère unique de Tom. Et ça a marché! Elle avait certes l'avantage de le connaitre avant sa médication et avait donc suivi de l'extérieur son cheminement et son évolution. Le temps a passé .Janvier est arrivé et Madame A ne revenait toujours pas. Le directeur a donc fait la demande pour avoir une e.s. officielle en remplacement  temporaire de – toujours! – Madame A. Et Madame B qui, malgré un diplôme inexistant, aidait réellement Tom, le sécurisait et le faisait progresser dans son apprentissage tant scolaire que social, fut remplacée.

Voici donc qu'est arrivé Madame C : Une fois encore, j ai demandé une rencontre. La dame a, cette fois-ci, le dossier de Thomas entre les mains.Ouf!  Elle ne connait pas le syndrome d'Asperger, mais a déjà suivi un enfant atteint du Syndrome de la Tourette. Quoique fondamentalement différent ( tapping, agressivité, etc.), cela m’a rassuré : elle doit avoir une certaine ouverture, une adaptabilité.
Quelle déception!! Elle a certes une certaine connaissance , mais avec une absence d'ouverture et d'adaptation. Le résultat est  loin d'être satisfaisant.

Résultat? Thomas  n'avance plus. Ses habilités sociales ( organisation, confiance en soi, etc..)  stagnent tout comme ses apprentissages académiques. Son discours sur l'école à la maison est maintenant du je-m’en-foutisme.  C'est ce que je vois de la maison par  rapport à l'école. Madame C n'est pas responsable de la situation. Il est fort probable que Tom ne montre pas de signes à l'école. Quant à moi, elle fait aussi partie des victimes du système...   Et en parler tombe une fois sur deux entre deux chaises, la direction voyant Thomas comme un "miraculé" (basé sur la différence comportementale entre avant et après l'arrivé de la médication.)...

Il n'a pas le soutien scolaire auquel on s'attend. Malgré cela, il obtient des notes entre 65 et 75% Imaginez s'il avait le bon encadrement!

Voici la conséquence directe de la  combinaison d'éducatrices spécialisées inadaptées et de leur succession.  Conséquences qui laisse des traces indélébiles....