14 juill. 2011

Le TDAH: l'un des troubles le plus fréquent chez la fratrie des enfants TED

Le TDAH: 
l'un des troubles le plus fréquent chez la fratrie des enfants TED


Lawrence, 12 ans, Juin 20
Être TED est plus qu'un état individuel: c'est une histoire de famille. Il y a toute la synergie familiale qui est modifié et adaptée pour l'enfant TED...  et les autres! Parce qu'il n'est pas rare de trouver d'autres pathologies au sein de la famille. Et le TDAH est le plus fréquent.

Mon fils Lawrence, 12 ans, est TDAH: petit "d" GRAND "H"! :-) À 7 mois, il grimpait les 3 premières étagères IKEA alors qu'il ne marchait pas sans se tenir au meubles; Il était impossible à cet âge de le coucher pour la nuit: il criait jusqu'a 01h am! Son père le faisait sauter sur ses jambes jusqu'à se que le sommeil s'en suive. :-) Il  a d'ailleurs encore bien du mal aujourd'hui à s'endormir à une heure raisonnable.  À 18 mois, il sautait seul du bord de la piscine... sans ballon!. À 2 ans, il jouait au soccer dans le Parc de Boulogne avec des grands de 7-8 ans. Il était tellement bon pour le p'tit bout de chou qu'il était, que dès son arrivé, les enfants l'invitaient à se joindre à lui!   Au même âge, Monsieur a quitter seul la maison pour se retrouver sur le boulevard André-Moriset à la recherche d'un pain au chocolat.  Quelle frayeur pour Maman!!!! À 5 ans, il faisait partie d'une équipe de compétition de plongeon.  À 6, je l'ai retrouvé sur le toit de ma maison à 2 étages debout sur le pignon! Bien sûr, Tom Tom, alors âgé de 4 ans, était avec lui.... À la maison, il courait plus qu'il ne marchait.... Ça aussi, il le fait encore....

Aujourd'hui, il bouge sans arrêt sur sa chaise... Il parle très vite et souvent fort... Il vit d'adrénaline et aime avoir peur.  Il a un taux d'impulsivité plutôt aigu... Ce qui n'a pas aidé pendant des années à se bâtir un réseau d'amitié, à son grand dam! Il a un grand besoin d'amour et est un hyper sensible bien qu'il tente tant bien que mal de le cacher. Peine perdue! Moi, je le vois bien! ... Il est un excellent sportif: il est doué dans TOUS les sports! Impressionnant! Il est oppositionnel... Dans son cas, un peu plus que la plupart des TDAH parce qu'il a la double pathologie TDAH / T.O.P. Bien sûr, sa grande impulsivité engendre bien malgré lui un léger déficit d'attention... ayayaye!!!

À la maison, ce n'est pas facile tous les jours avec son frère Asperger et sa petite sœur. Mais il fait de gros efforts et apprend. Lentement, certes, mais surement et profondément. Pour palier à son hyperactivité, j'ai coupé toutes le sucreries. Pas de dessert, pas de bonbon, pas de gâterie. J'ai acheté une trampoline et ca me sauve la vie! :-) J'ai aussi un tableau de bonne conduite, un tableau de tâches obligatoire et/ou payantes, un horaire bien ancré!

À l'école Lawrence a eu des notes en dents de scies pendant des années. Pourtant, d'après son QI, il est un génie! (non, ce n'est pas moi qui l'ai demandé. Il a été passé à mon insu. Ceci dit, le test en lui-même a été une bonne chose, contrairement à la façon dont il a été passé) Il a le potentiel d'obtenir aisément de meilleurs notes, voir beaucoup plus que la note de passage... Mais, jusqu'à cette année, ce n'était pas le cas.

En 2010-11, Lawrence était en "bain linguistique" à l'école. C'est à-dire que de Septembre à Février, il n'a étudié qu'une seule matière, qu'il n'a parlé qu'une seule langue en classe: l'Anglais! Il a donc suivi ses cours académiques de façon condensé de Février à Juin, soit, en une demie année normale. Le bain linguistique est une obligation en 6e année, à notre école. En théorie, Tom va aussi y passé. J'étais inquiète pour mon Lolo.... Avec son TDAH.... c'est lui demandé beaucoup... Et pourtant, il a réussit! :-))

Cela n'aurait pas pu être si Lawrence n'avait pas eu une enseignante exceptionnellement ouverte pour sa demie anglophone. D'abords, nous nous sommes rencontrées aux 6 semaines. Ensuite, et là a été une belle surprise, elle a mis en place d'elle même des interventions simples et faciles afin d'aider Lawrence à mieux performer, certes, mais aussi à mieux s'analyser et ainsi, mieux se contrôler, à augmenter sa confiance en lui si fragile et ses habilités sociales.

Lors de moments de fébrilité, elle "l'obligeait" à sortir 5 min dans le corridor avec un papier et un crayon pour dessiner. ( Le dessin est un don véritable chez lui et lui permet, même à la maison, de canaliser son énergie et ralentir le débit des infos qui passent dans sa tête. )  Il lui est arrivé de faire ses examens dans une pièce seule afin de ne pas être déranger par le bruit des crayons, des chaises, des feuilles des copains. Il a augmenté sa moyenne de près de 10% en 6e!!! Elle le faisait participer aux tâches quotidiennes de la classe.. Mais il ne pourra plus... parce que le TDAH n'est pas reconnu par le gouvernement, qu'il n'y a aucune structure qui tienne en compte le côté psychologique de cet handicap, - car oui, ca en est un! -  et que des profs spéciaux, il n'y en a pas tant que ca! ... Qui plus est, il entre au secondaire en Septembre, et ce n'est plus un secret: toutes les mises en place sont à renégocier pour tous les enfants EHDAA du système scolaire dès leur entrée au secondaire. Ainsi, même si le dossier scolaire suit l'enfant jusqu'à son secondaire 5, nul n'est tenu d'en tenir compte...

Son prof de 6e et moi avons travailler de concert, non pas à augmenter ses notes, mais à l'aider à être bien à l'école malgré ses difficultés et par le fait même, ses notes ont augmenté, comme sa confiance en lui, et son plaisir d'étudier, son comportement à la maison... Il est nul question ici de chambarder les barèmes de scolarisation, mais plutôt de revenir à la base même du métier d'enseignant: faire ce qu'il y a en son pouvoir pour aider l'enfant à réussir sa scolarité.


En tant que parents, nous sommes désemparés par l'amplitude que peut prendre le TDAH surtout à l'adolescence! Oui, nous avons besoin d'aide! Ce n'est pas d'un support psychologique que l'enfant a besoin, mais d'un suivi lui permettant d'acquérir des techniques afin de canaliser sainement cette hyperactivité, ou encore, pour palier à son déficit d'attention... mais il n'en a pas, parce que le TDAH n est pas reconnu par les gouvernements....

De toutes petites actions mises en place peuvent donner le gout de la réussite à nos TDAH... Réussite scolaire, certes mais aussi sociale... En tant que parents, nous devrions avoir la possibilité de choisir la médication la plus adaptée pour notre enfant sans pour cela compter sur des assurances privées. Nous devrions avoir accès à des activités efficaces pour leurs pathologie ( les arts martiaux, les sport d'équipes, etc. ) ... Est-ce que cela aidera la famille? OUI! plus encore! Cela aiderai la future société qui verrait un autre groupe de EHDAA avoir une chance de vivre une vie adulte accomplie et autonome...  Encore une fois, c'est la société entière qui serait gagnante!

Le TDAH est aussi l'un des troubles associés des plus communs des enfants TED. Thomas est un TED multipathologique ayant les diagnostiques de  Syndrome d'Asperger / TDAH / Dys.


Le TDAH expliqué professionnellement


Trouble du déficit de l’attention—hyperactivité (tdah)
Entre 3 % et 5 % des enfants d’âge scolaire sont atteints du TDAH. Les jeunes qui en souffrent présentent un degré d’inattention, d’impulsivité et d’hyperactivité inapproprié par rapport à leur âge et à leur développement intellectuel. Le problème est neuro-développemental, l’enfant n’agit donc pas par mauvaise volonté mais par manque de contrôle. L'enfant a ainsi besoin de soutien dans son apprentissage du contrôle de soi et de la gestion de certains comportements.

Selon la prédominance des critères diagnostiques, on définit trois catégories : TDAH de type mixte, de
type inattention prédominante et de type hyperactivité–impulsivité prédominante. Les symptômes du TDAH apparaissent avant l’âge de sept ans, mais ils se manifestent de façon plus évidente lors de l’entrée à l’école.

Le traitement des enfants présentant un TDAH est multimodal. Il comprend souvent une médication qui amène l’enfant à être plus réceptif à d’autres formes de traitements psychosociaux, comme, par exemple, ceux qui visent à améliorer l’estime de soi et les habiletés sociales. Des thérapies de type cognitivo-comportemental sont également efficaces et souvent utilisées. Le tableau suivant présente dix stratégies d’intervention à adopter avec des jeunes présentant un TDAH (Barkley, 1995).

Stratégies d’intervention
Règles à suivre
Donnez des rétro­actions rapides et imposez des conséquences immédiates à l’enfant.
§   Donnez-lui des privilèges supplémentaires lorsqu’il fait quelque chose de bien.
§   Dans le cas contraire, dites-lui pourquoi le geste qu’il a posé est inacceptable et enlevez-lui un avantage auquel il avait droit.
Donnez des rétroactions fréquentes à l’enfant.
§   Encouragez le jeune à poursuivre ses efforts en le félicitant fréquemment.
§   Dites-lui aussi souvent que possible que vous aimez ce qu’il fait, ne serait-ce qu’écouter sagement la télévision.
Utilisez des conséquences plus puissantes que celles utilisées avec d’autres enfants.
§   Apprenez à connaître les conséquences qui sont significatives pour l’enfant.
Renforcez positivement le jeune avant de le punir.
§   Soulignez les gestes positifs avant de punir le comportement indésirable.
§   Le ratio récompenses/punitions ne doit pas dépasser une punition pour deux ou trois récompenses.
Soyez constant dans votre façon d’agir.
§   Assurez-vous de maintenir votre système de règles et de renforcements quel que soit le contexte.
§   Faites équipe avec vos collègues afin d’arriver à modifier un comportement de façon plus efficace.
Ne perdez pas de temps à discuter, agissez.
§   Misez sur le feedback plutôt que sur la discussion et le raisonnement. L’enfant y sera plus sensible.
Anticipez les situations qui peuvent être problématiques.
§   Repérez les situations où l’enfant est le plus turbulent.
Ne perdez pas de vue que le TDAH est un problème de maturation.
§   Ne vous mettez pas en colère lorsque vos interventions s’avèrent inefficaces et ne culpabilisez pas l’enfant pour ses comportements dérangeants.
Ne personnalisez pas les problèmes de l’enfant.
§   Ne vous percevez pas comme un intervenant incompétent si la situation ne tourne pas comme vous l’auriez souhaité.
Soyez indulgent.
§   Essayer de vous libérer de vos ressentiments et émotions négatives à l’égard de l’enfant.
§   Soyez compréhensif à l’égard des personnes offensantes par leurs attitudes ou commentaires à l’égard de l’enfant.