4 mars 2015

FAIRE DES CHOIX PRO AVENIR

Commentaire suite à la publication de l'intervention de M. Jean-François Roberge, le 26 février dernier. 


Jeudi dernier, le  26 février 2015,  M Jean-François Roberge , député de Chambly et porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière d'éducation, d'enseignement supérieur, de science et de recherche, a monté au front avec 3 parents et une intervenante d'Autisme Québec afin de dénoncer l'inaction des élus face à la scolarisation défaillante et inadaptée des enfants TSA.


" Notre système d'éducation N'A PAS SU répondre aux besoins grandissants», souligne M. Roberge.  Je ne peux qu'applaudir à la lecture de son audace et de sa sensibilité. 


Bon nombre d'enfants TSA ont la capacité de suivre une scolarisation standard sans modification de la pédagogie, avec quelques adaptations.  Comme, par exemple;  une diminution du nombre de problèmes de mathématiques à faire en devoirs, ou en examens. Entre 8 ou 5,  l'apprentissage n'est pas carencée. Ou encore , permettre que l'enfant puisse faire ses devoirs sur l'heure du diner, les travaux après une journée d'école considérablement plus exigeante que pour un enfant standard, rendant l'enfant 10x moins accessible à l'apprentissage.  Et la 1/2 heure de moins à l'extérieur aura une fois de plus, un impact insignifiant sur son comportement. Ou encore porter son toutou lourd sur ses épaules, lui permettre de marcher dans le corridor lorsque surcharge émotionnelle, lui offrir les coquilles quand le bruit s'intensifie.; lui permettre de faire ses examens à l'ordinateur... Ces diminutions lui permettent une concentration maximaleune baisse de l'angoisse considérable et une hausse impressionnante de sa capacité de réussite et de confiance en lui. Et n'a comme facture, 3x rien. 


Parce qu'un enfantTSA, EHDAA ou non, NE PEUT PAS développer d'habilités sociales s'il ne vit pas en société. L'école, EST une société complète. Pas la classe spécialisée. Ni l'école spécialisée. Elles sont définitivement nécessaires aux enfants aux capacité d'apprentissages réduites, à l'anxiété handicapante  ou de comportements dangereuxEt Les élèves HDAA ayant la capacité de suivre le programme académique gouvernemental, autonomes et non violents devraient avoir accès à la scolarisation en classe régulière. Les deux possibilités ont leur raisons d'être, l'une étant aussi indispensable que l'autre. 


On demande aux EHDAA de ne pas être dérangeants. Mais on ne leur donne que très peu de moyens pour parvenir à s'autogérer. Pourtant, cet investissement permettrait une économie future plus que substantielle de ce fameux temps, et précieux papier vert.  


Et les couteuses absences du boulot des parents - pour ceux qui ont un boulot! -  pour se battre contre un gouvernement égocentrique qui n'ose pas se positionner et laisse le flou et la flexibilité ravager ses citoyens.


Et l'absence de mise à jour  aux enseignants et TES sur la réalité de la présence des EHDAA et de leur unicité, le nombre d'heures de cours obligatoire sur le sujet lors de leur formation cégépienne ou universitaire étant désuet depuis déjà bien longtemps! Comment peuvent-ils se sentir adéquat alors qu'on ne les aident pas à aider?


Le TSA qui a le potentiel de réussite mais est tassé par manque de ressources,  qui décroche rapidement du système qui n'en veux pas ( 70% des décrocheurs sont des EHDAA dont fait parti le TSA) quel genre d'adulte va-t-il devenir? À qui fera-t-on  porter le chapeau de la mésadaptation des 35% d'élèves HDAA devenus adultes HDAS (handicapés ou en difficulté d'adaptation sociale)?  Qui paiera pour leur bien être social, leur chômage répétitif, leurs dépressions répétitivesleurs maladies, les subventions gouvernementales qui, au lieu de durer un maxime de 18 ans, durera toute leur vie?


Si le gouvernement retirait ses œillères et regarderait plus loin que son propre mandat, il verrait à quel point le développement du présent phénomène social aura un effet destructeur qui touchera non seulement les personnes impliquées avec les élèves TSA, mais la société québécoise entière.  Cela va à l'inverse même du rôle d'une gouvernement. 


Avec l'augmentation exponentielle des enfants autistes sans déficience intellectuelle et/ou de type "asperger" scolarisés (Tout TSA confondu: 1/ 80 au Canada - 1/65 aux USA), ne pas permettre leur développement social et académique est d'amputer volontairement l'autonomie future de bientôt 50% des gens d'une génération.  Il y a des génocides qui ont touchés moins de gens que ça....


Depuis des années, je fais mon cheval de bataille la scolarisation des enfants TSA, TDAH, autre HDAA. Il y a encore pas si longtemps, les travailleurs de l'éducation étaient majoritairement fermés à l'intégration scolaire, craignant qu'elle soit sauvage et inadéquate.  Aujourd'hui, bon nombres d'entre eux dénoncent  le manque de ressources et de connaissances dont ils sont victimes.  Et pourtant, malgré cet éveil du milieu, le gouvernement coupe à blanc dans l'éducation et la santé, deux structure interreliées dans l'autonomie de leurs citoyens. C'est inacceptable quand on sait que le gouvernement peut faire autrement s'il cessait simplement de jouer à l'autruche. 

 

Lyne Laporte

Mère de 4 enfants HDAA

Fondatrice de Ted-à-Coeur

Formatrice et Auteur  : 

Guide d'intégrations scolaire de l'élève TSA en classe régulière

lynelaporte.tac@gmail.com

2 commentaires:

  1. Bonjour,

    Je suis l'un des parents de la conférence de presse de M. Roberge. Je suis en désaccord avec l'une
    de vos affirmations :

    "L'école, EST une société complète. Pas la classe spécialisée. Ni l'école spécialisée.
    Elles sont définitivement nécessaires aux enfants aux capacité d'apprentissages réduites,
    à l'anxiété handicapante ou de comportements dangereux."

    Par vos propos, vous nuisez de manière importante à votre propre cause. Vous portez un jugement
    dévastateur sur ceux qui sont dans les classes spécialisés pour aucune raison.

    _______________
    Michel Labonté
    (michel@tedalecole.org)

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    1. Bonjour M. Labonté,

      Peut etre que je fais erreur sur l'interpretation de votre commentaire. Si tel est le cas, veuillez m’en excuser.

      Nommer des exemples de profil d'élèves qui ont besoin d'un encadrement plus serré n’est pas un jugement dévastateur et cliché. On aime pas les lire. Et on fait du déni sur la réalité. Parce que pour beaucoup, c’est dégradant et donc, tabou.

      Pourtant, ce n’est pas mal d’avoir une déficience, une difficulté d'apprendre qui ne permet pas de suivre une scolarisation dans le système commun, ou vivre avec une agressivité envahissante, un TSA, un TAG ( trouble de l'anxiété généralisée) rendant impossible d'être dans un grand groupe de gens. Cela fait partie de la diversité humaine. Reconnaitre la possibilité qu’ils aient à suivre une voie scolaire différente n’a rien de dégradant.

      Les élèves dans les classes spécialisées sont étiquettés, pointés du doigt et plus suceptibles d’être victime d’intimidation..Vous croyez? FAUX. Un élève qui a du mal a fonctionner dans une classe standard, qui n’atteignent pas les exigences des parents (souvent basées sur ceux de la classe elle-même), qui est constamment rabroué et dévalorisé d’abord par lui-même, et par ses pairs est de loin plus fragile puisqu’il n’a pas la reconnaissance de ses difficultés, ni l’encadrement nécessaire pour mieux les gérer. Les parents et les jeunes savent depuis longtemps qu’il y a une/des unicité. Ils vivent depuis toujours avec le regard des autres, la banalisation, ou l’exagération sociale. Le hors norme fait peur parce qu’il est incompris. La majorité ne tombent pas de haut lorsqu’on leur propose une autre possibilité de scolarisation. Même qu'une reconnaissance des unicités est déjà curative et est acceptée avec soulagement. Croire le contraire est un préjugé encore bien plus présent dans notre société et plus malsaine aussi.. Mais ca, c’est un autre sujet!:-)

      Revenons a nos moutons. Dans un milieu scolaire ou le respect de chaque individu est une priorité (oui, ça existe) bon nombre d’élèves qui sont dans des classes spécialisées reprennent à un moment de leurs études la voie standard. On en est pas encore a la moitié. Mais le chiffre augmenter a chaque année. :-) Pour que cela se réalise, il faut d’abords les nommer, ces unicités.

      Notre système a-t-il la meilleure solution? NON! Le dialogue souvent inexistant entre les différents départements impliqués dans les définition des besoins est une grosse carence qui provoque beaucoup trop de d’erreur évitables. Entre autre. Toutefois, les décision prises en consultations avec la famille en ayant comme seul objectif le mieux être de l’enfant amène une réel amélioration du mieux être de l’enfant lui-même. Proposer une scolarisation dans un contexte tenant compte de leur unicité est de loin plus motivant pour l’élève que d’être en constante situation d’échec scolaire et social. La fragmentation ciblée des classes particulières en TSA, TC, TR. d’apprentissage, etc permet (Malheureusement n’oblige pas) un encadrement plus adapté. Ne pas oser nommer les profils des élèves a besoin particuliers est de refuser de définir justement ces besoins et, par le fait même, les intégrer dans des milieux scolaires mesadatés.

      Notre système scolaire est basée sur une majorité. Il n’est pas conçu pour l’enseignement adapté pour tous. A mon grand regret! Je rêve du jour ou toutes les écoles permettrons à chaque élève d’apprendre d’une façon lui permettant la réussite scolaire. Ma bataille vise une avancée du cheminement déjà réalisé depuis les années 70. Et non un recul. Et pour cela, nous, les membres d la société, devons éviter de nourrir les autruches gouvernementales et continuer a crier haut et fort l’importance du chemin accompli dans l’instauration des soutiens et besoin particuliers de bon nombre de nos élèves. et cela commence par oser les nommer.

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